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Corse 2008


     Mais qui sont donc ces deux personnes qui attendent sur le quai d'Ajaccio?
Pierre-Laurent m'avait dit à la fin de l'été dernier: "pour nos 20 ans de mariage, on aimerait que tu nous emmènes en Corse en bateau". Et les voilà donc  en train d'attendre l'annexe qui va les déposer sur le SuperMaramu 2000 sur lequel on va passer deux semaines.
Virginie et moi sommes arrivés la veille en ferry à Propriano.
 Après quelques courses nous quittons rapidement le port pour nous rendre au mouillage de Porto Pollo passer la nuit.
Le mouillage est très rouleur au point que nous sommes tous les deux malades, mais
il gagne la manche car lui il vomit ... ses tripes !(Virginie a rajouté quelques commentaires que je distingue par cette couleur) Çà ne m'était encore jamais arrivé de vomir alors que le bateau est à l'ancre.  Tout les deux couchés sur le pont l'un en face de l'autre sous une couverture, ( laissez- nous mourir ....), on se dit que l'on est mal "barré" pour la suite si eux aussi sont malades.
Le lendemain matin, nous rejoignons donc Ajaccio pour les récupérer.


  

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     Après avoir passé une nuit au mouillage devant le port d'Ajaccio pour amariner tout le monde et avoir fait une petite visite de la ville et les courses , nous voilà partis à 12h30 en direction du sud.
Je distribue quelques consignes et conseils sur la marche du bateau en essayant de ne pas être trop rébarbatif, mais apparemment, tout le monde a l'air intéressé. Pierre-Lo prend même la barre dès les premières heures. Par contre Nathalie, ce n'est pas son truc, ce sera plutôt bronzage intense.


     En fin d'après-midi, nous arrivons devant la plage de Roccapina qui, vous pouvez me croire, n'est pas le pire des endroits pour passer une nuit au mouillage quand il fait beau et qu'il n'y a pas de vagues (sinon le mouillage est très rouleur). Cette plage sans route est toujours déserte.


     Ce sera l'occasion de faire une belle balade afin d'atteindre la tour génoise qui se trouve au sommet du lion de Roccapina.
De là haut, on a une super vue sur la plage et aussi sur la baie de Roccapina qui se trouve derrière le rocher.
On assistera aussi à un joli coucher de soleil, l'occasion de faire de jolies photos.

 

   

     Le lendemain, nous profitons qu'il n'y a pas trop de vent dans les bouches de Bonifacio pour nous y rendre. Çà reste un des plus beaux coins de la Corse, surtout quand on le voit d'un bateau.
L'entrée dans la calanque est un moment magnifique.
Nous n'allons pas au port mais nous mouillons dans la Cala Caténa qui se trouve juste en face de la haute ville: l'ancre au milieu de la calanque, deux amarres attachées aux rochers. De là, la vue sur la ville est superbe, et en plus c'est gratuit et beaucoup moins bruyant que le port.
Le soir, visite de la ville, resto, puis glace devant le match France-Italie....
Quand on est rentrés au bateau, on faisait pas les fiers (nos voisins étaient italiens)




     Comme tout le monde va bien sur le bateau (Virginie tourne aux patches de Scopoderm, Pierre-Lo et Nathalie aux cachets en préventif qu'ils arrêteront au bout de quelques jours, et moi également au Scopoderm que j'arrêterai également en voyant que çà va bien) et que la météo est très clémente nous décidons de faire le tour de la Corse.
Nous quittons donc Bonifacio en direction de Porto-Vecchio, non sans nous arrêter aux Îles Lavezzi.
Ce sera notre plus belle journée de voile (une des rares d'ailleurs) avec un record à 10.7 noeuds pour un vent vrai de 27 noeuds au portant toutes voiles dehors.
Après une nuit au mouillage à Porto-Vecchio, nous décidons de faire l'étape jusqu'à Bastia de nuit. En effet la côte Est de la Corse n'est pas aussi intéressante que la côte Ouest d'un point de vue navigation et donc autant la zapper.
Un peu de spi l'après-midi, une halte pour retirer un bout que j'ai retrouvé enroulé autour de l'hélice (ce qui aurait pu avoir de fâcheuses conséquences si celle-ci s'était coincée) et nous voilà partis pour cette étape de nuit.
Je prends le premier quart, Pierre-Lo s'allonge dans le carré sans vraiment réussir à dormir.
A 02h00 du matin, je le réveille pour qu'il me remplace et après lui avoir donné consigne de me réveiller en cas de moindre doute, je m'allonge sur la couchette navigateur pas très loin du cockpit.
A 05h00, je reprends le quart mais il ne veut pas se recoucher.Voici un extrait du journal de bord pendant son quart:
02h30: cap 03° bateau à tribord se rapproche.
03h30: cap 05° bateau me coupe la route pour rentrer port, repris mon cap.
04h15: cap 350° R.A.S reprend cap 0° environ.
05h00: le jour se lève.
En fait il ne veut rien louper de cette belle nuit de navigation (le coucher de soleil sur les  aiguilles de Bavella, la nuit étoilée à guetter les bateaux de pêcheurs qui nous entourent, le lever de soleil sur les îles italiennes et l'arrivée à Bastia).



     Bastia sera notre seule étape dans un port (Port Toga, 70 euros) car il est difficile d'y mouiller et on en profitera pour refaire le plein d'eau. La ville est sympa et on y fera une belle rencontre en la personne d'un épicier de produits corses dont le magasin se situe dans une petite rue vers le vieux port de Bastia. Un sacré personnage.
On se rendra compte plus tard qu'on trouve les mêmes terrines et pâtés dans les grandes surfaces pour presque moitié moins cher, sans le côté pittoresque du vendeur, certes.


     Une belle étape que ce tour du cap corse, qui aurait pu être encore plus sympa avec un peu de vent (mais pas trop) et surtout sans ce brouillard qui nous a cueilli sitôt passé le cap et ne nous a lâché qu'un peu avant d'arriver à Saint-Florent.
La baie de Saint-Florent est superbe et propice à la baignade et aux plongeons, ainsi qu'au tourisme et à la promenade.
Pour la photo du plongeon, Pierre-Lo a dû plonger au moins une dizaine de fois, avant d'en avoir une entière, en fait, c'était une ruse pour lui faire faire un peu de sport....



     Le lendemain nous traversons le désert des Agriates qui se situe entre Saint-Florent et l'Île-Rousse. Ce petit paradis sans route regorge de petites criques désertes dont celle dans laquelle nous allons passer la journée (Marina di Malfalcu). Même programme que ces derniers jours: baignades, promenades,....



     En arrivant à l'Île-Rousse on hésite à mouiller devant la plage car il n'y a pas de houle, mais finalement on se rabat sur le seul mouillage répertorié sur les cartes, la crique de Branca en craignant qu'il y ait trop de monde: On passera la nuit tout seul.
Le lendemain matin afin d'avoir accès plus facilement  aux commerces et à la plage, on déménage et on plante l'ancre devant cette plage.
La place du village a un petit côté provençal très sympa avec ses terrasses ombragées et pas loin on trouve un grand magasin casino ou nous refaisons une partie de l'avitaillement.
En fin de matinée, je vois arriver un bateau près de nous. Il s'appelle TROLL et ce nom me dit quelque chose. J'observe ses occupants et quand je vois qu'ils ont un chien, c'est sûr, je les connais. En fait je les suis sur internet 
quasiment depuis qu'ils sont partis pour leur périple en Méditerranée de plusieurs années. (http://www.lepetitmondedetroll.fr/decembre2007/index.html#bv000069
A la nage je vais jusqu'à leur bateau pour les saluer, puis je les invite à venir boire un coup et discuter de leur projet. On passera un bon moment en leur compagnie avant de reprendre la mer en direction de Calvi tandis qu'eux se dirigerons vers Saint-Florent puis le Cap Corse avant de quitter la Corse et la France en direction de l'Italie, puis la Grèce et la Turquie........
Souhaitons donc bon vent à Thierry, Françoise et Thalio, et qu'ils fassent encore de belles rencontres.


     Arrivés à Calvi, il est hors de question de prendre une bouée dans le mouillage organisé (et commercial) devant le port. Nous nous éloignons donc un peu de la ville mais vu que l'annexe est bien motorisée (5 cv) ce n'est pas un problème. Il nous faut quand même bien 10 minutes pour atteindre le port.
La visite obligatoire à Calvi, c'est bien sûr la citadelle. La nuit c'est joli avec en prime une belle vue sur le port. Petit resto sympa, enchaîné par une bonne glace devant un match du championnat d'europe......le pied quoi!!?? C'est vraiment très dur les vacances !



     Comme le mouillage est calme, on en profite pour aller vérifier les ampoules des feux de mouillage et de route. Ce sera le baptême du mât de Pierre-Laurent. Deux aller-retour plus tard, il ira quand même s'allonger un petit quart d'heure, chochote.... car même quand le mouillage est calme, à 20 m au dessus de la surface de l'eau le débattement du mât est assez important et çà peut rendre un peu malade.


    Çà fait quelque jours que Pierre-Lo essaye de nous sortir un poisson de l'eau mais à la traîne ce n'est pas concluant, on l'attend toujours son poisson ! Quand Nathalie jette des bouts de lard à l'eau, une nuée de poissons se jettent dessus pour les dévorer. Me vient alors une idée: Je récupère la ligne de Pierre-Lo, enlève une série d'hameçons pour ne laisser que le dernier, j'y accroche un bout de lard et mets la ligne à l'eau...3 secondes avant de remonter la première dorade royale qui s'est jetée dessus.
Elle était tellement mal accrochée qu'elle se décroche à peine arrivée sur le bateau.
Nathalie la plaque sur le pont, s'empare  d'un couteau, lui ouvre le ventre, la vide et l'écaille en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.;;;Oups, cette fille est dangereuse!!! Dorénavant, on la verra d'un autre oeil, cette fille-là...
Comme les poissons dans le coin sont gourmands, je retente ma chance mais à croire qu'ils se sont donné le mot en voyant l'un de leurs congénères s'envoler, ils tourneront autour des appâts sans y toucher.
Au petit-dèj le lendemain matin, je balance par dessus bord un bout de pain pour voir s'il y a du monde la dessous... et rebelote, une nuée de poissons se jette dessus. 
Ni une ni deux, je ressors ma ligne avec un bout de pain dessus et au bout de ....15 secondes la relève avec une daurade royale accrochée par la joue. Pas possible de déjeuner tranquille depuis qu'il se prend pour un pêcheur... Puis comme la veille, plus rien.
Ces poissons ont une mémoire, mais elle s'efface pendant la nuit.


     Nous avions promis à Nathalie et Pierre-Laurent qu'on verrait des dauphins et on commençait à être inquiets. En traversée on en voit souvent mais au bord des côtes il faut avoir un peu de chance.
Pour finir, les derniers jours, on en aura de la chance.
Le premier qu'on verra sera un solitaire en promenade dans la baie de Saint-Florent, mais de loin.
On aura ensuite l'occasion d'en revoir plusieurs fois de plus près venant même jouer un peu avec l'étrave du bateau. Mission accomplie!!!


     L'étape suivante est l'occasion de visiter la réserve naturelle de la Scandola. Là, hors de question de pêcher, tout se savoure avec les yeux. C'est à mon avis un des plus joli coin de Corse (mais il n'y a que çà en Corse) qui n'est accessible que par la mer et qui est très protégé.
Nous avons de la chance, il fait un temps splendide et nous pouvons longer les côtes comme nous l'avions fait en 2005:http://passionmerescalade.free.fr/corse5.html. On en prend plein les yeux.


     Il est interdit de mouiller la nuit dans la Scandola et nous continuons jusqu'au golfe de Girolata. Je tiens à leur montrer la Girolata qui était un coin charmant avant que ne soient installées ces bouées formant un "parking à bateaux" mises en place  sous prétexte de protéger l'environnement et qui permettent en réalité de ponctionner le plaisancier en rentabilisant au maximum le m² de mouillage..... Excusez-moi, je suis dégoûté.
Puis nous allons passer la nuit dans la baie juste à côté (Cala di Tuara). 4 bateaux au mouillage (3 de trop quand même, mais nous ne sommes pas les premiers), les filles en profitent pour réquisitionner l'annexe et aller se promener à la plage.


     Le tour de Corse se termine mais il nous reste quelques merveilles à voir.
Entre-autres Porto, les calanches de Piana, dont celle de Ficajola où je raterai une troisième dorade (la chance du débutant qui disparaît??).
Nous passons la nuit non loin de Cargèse devant une plage aux eaux bleu-émeraude.
Nous ne visiterons pas Cargèse car il y a une belle grimpette pour y accéder. Seul pierre-Laurent ira y chercher du pain le matin, emmené en haut par un gars du coin en voiture, merci Pierre-Lo pour les petits-dej tout prêts le matin, et les repas ( en même temps, c'est normal pour un cuistot !).



     Nous voici donc arrivés au terme de notre voyage. Une dernière journée à la voile (on n'en aura hélas pas fait assez), un dernier mouillage devant les îles Sanguinaires pour y déjeuner, puis nous reprenons notre place au mouillage devant le port d'Ajaccio.
Une journée consacrée aux pleins de gasoil et d'eau, un peu de nettoyage et de tourisme, une dernière glace, juste pour finir la cure... et une dernière nuit à l'ancre. C'est là que nous laissons nos équipiers le surlendemain sur le même quai où nous les avions récupérés 15 jours plus tôt, un peu moins bronzés, un peu moins marins.
Nous faisons ensuite notre dernière étape jusqu'à Propriano. J'explique bien la manoeuvre d'appontement à Virginie (il parait que pendant les manoeuvres j'ai tendance à parler de façon brusque et je ne m'en rends pas compte du tout, mais je vais m'améliorer). La manoeuvre se passe parfaitement, hormis le fait qu'en arrivant, notre place n'est pas libre alors que j'avais prévenu la capitainerie la veille de notre arrivée.
Nous amarrons le bateau proprement puis c'est le grand nettoyage à grandes eaux pour l'extérieur et à grands coups d'aspirateur pour l'intérieur.
Pour fêter notre belle croisière, j'emmène Virginie dans un bon resto que nous avions découvert en avril, puis nous nous installons à la terrasse d'un glacier afin de regarder la finale du championnat d'europe et la victoire des espagnols.


     Voici le trajet effectué autour de la Corse grâce à une image du logiciel de navigation. Je n'étais pas très optimiste quand à notre capacité de faire le tour car j'avais peur que la météo ne soit pas avec nous ou qu'il y ait des malades.
Il n'en a rien été et nous avons effectué une superbe croisière.
Vivement la prochaine!!!!
Un grand merci à Jean-Paul de notre part à tous de nous avoir permis de la réaliser.





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