Quand vous avez déjà navigué sur un Amel Supermaramu 2000, vous y prenez goût. L'espace, le confort, la qualité des équipements, le sentiment de sécurité par tous temps, les performances au débridé sont des éléments qui finissent par vous manquer sur des unités plus ..."classiques". Quand en plus de çà vous tombez sur un équipage comme celui de cette semaine au départ de La Rochelle, çà vous laisse des souvenirs mémorables: Rendez-vous est donné ce vendredi au ponton Amel sur Carré d'As III. Gérard a réuni par l'intermédiaire d'internet un équipage pour le moins Hétéroclite (et j'ai vérifié dans le dico): Maud qui a accumulé les mille nautiques, environ 20.000, en faisant entre autres une transat sur cata et un aller-retour aux Açores sur un (déjà) Amel Euros 41. Marylène, qui a plutôt l'habitude de naviguer sur son "petit" 26 pieds sur le bassin d'Arcachon (je vous dis qu'on devient difficile). Et puis gérard et moi. Personne ne se connait et après de rapides présentations, nous sortons du port des Minimes pour un premier mouillage juste en face, au sud-est de l'île de Ré. Le but de la semaine étant de rallier Belle-Île, le vent qu'on nous annonce n'est pas très favorable. "N-O force 3 à 4, fraichissant 5 en soirée, mer belle à peu agitée, bonne visibilité, soleil". Je le récite par coeur car çà a été nos conditions météo pendant toute la semaine. Nous tirons donc des bords pendant les 5 premiers jours pour rallier chaque soir un mouillage différent: L'anse de Loubye (Ile de Ré), l'anse du Martray (Ile de Ré), Saint-gilles-Croix-De-Vie, l'anse des vieilles (Ile d'Yeu), puis l'anse de Port Herlin (Belle-Île) où nous arrivons de nuit après une belle et longue journée de navigation dans des conditions météo un peu musclées (les bras de Gérard doivent encore s'en souvenir). Toutes nos nuits se passent dans des mouillages car nous avons décidé de ne rentrer au port qu'en cas de gros temps, ce qui n'a jamais été le cas. Cà nous donne l'occasion de travailler les tables des marées, afin de ne pas nous échouer, en pleine nuit par exemple, à la basse mer. Notre semaine commence avec un coefficient de marée de 37 (marnage vers La Rochelle de 1m90) et s'est terminée avec un coefficient de 107 (marnage de 5m40). Le calcul des marées est une chose nouvelle pour moi et on s'applique à soigner et à revérifier nos calculs. Ce n'est qu'en fin de semaine qu'on découvrira le bouton magique de l'électronique de bord qui nous aurait permis de vérifier que nos calculs étaient pour finir très fiables. Dans l'ensemble et techniquement, cette navigation s'est déroulée sans gros accroc. Nous n'avons eu à déplorer qu'une drisse partie en haut du mât et un moteur d'annexe provisoirement récalcitrant. Cette drisse s'est retrouvée coincée en haut parce qu'on a forcé dessus au winch pour la monter alors que le point d'amure du ballooner était déjà étarqué en bas, ce qui a eu comme conséquence de faire exploser la couture de la manille du point de drisse et de rendre inutilisable la sonette qui permet d'accrocher le ballooner en haut de l'étai. Comme quoi il ne faut jamais forcer sur un bateau. Si çà force, c'est qu'il y a une raison (méa culpa). Le reste de la semaine, nous avons quand même pû envoyer le ballooner avec une drisse classique, le seul problème étant qu'il nous était impossible de réduire la toile au cas où le vent montait. En ce qui concerne le moteur de l'annexe, le souci est que nous nous sommes rendu compte qu'il ne fonctionnait pas très bien alors qu'avec Gérard, on s'était éloigné du bateau pour le prendre en photo sous ballooner. On a réussi (difficilement) à le rattraper en laissant le starter à fond. On avait quand même expliqué à Marylène et Maud comment venir nous chercher au cas où.......mais elles n'ont pas eu besoin de faire la manoeuvre. Après un démontage/nettoyage carbu/remontage effectué par Gérard, il fonctionnait à merveille!! Arrivés à Belle-Île, il est temps de faire demi-tour afin de rentrer à La Rochelle. Mais avant, nous faisons un arrêt ravitaillement dans le port du Palais afin que les filles puissent nous mitoner quelques bons repas qui agrémentent nos belles soirées (on a vraiment bien mangé, midi et soir). Un tour de l'île plus tard, il ne nous reste plus qu'à effectuer le chemin inverse (120 miles) que nous partageons en deux étapes sous ballooner (vent arrière aidant) avec une belle pointe à 10.7 noeuds (record de l'équipage battu) et un passage sous le pont de l'Île de Ré où nous effectuons notre seul départ au lof. Le bilan de cette semaine est très positif: -Un temps beau et stable . -Quelques îles sympas -Quelques phares réputés (les baleines, les poulains, chauveau, les barges...) -De belles perfs sous voiles. -... Le samedi matin, il est temps de ranger "Carré d'As III". Il faut récupérer la drisse coincée en haut du mât, ce qui donne l'occasion à Gérard d'effectuer son baptème du mât (jusqu'en haut), et à Maud celui du premier étage de barres de flèche. Puis c'est le temps de se dire au revoir, mais on a passé une super semaine et je pense qu'on est tous prêts à remettre çà. Gérard, c'est quand tu veux... |