Je
prends enfin le temps de raconter notre voyage en Grèce de fin août -
début septembre 2011 en compagnie des Arsouilles (La famille Arcet) car
notre retour en France a été assez chargé en travail suite à la coulée
de boue qu'a subi la maison pendant notre absence. Tant que nous y
sommes, un grand MERCI à toutes notre famille et au super potes, pour
l'aide que vous nous avez apporté, trop forts !
En 2009 nous n'étions partis qu'à deux
mais cette année nous sommes accompagnés de Christianne et Guy qui
n'ont jamais fait de bateau (Christianne ne sait même presque pas
nager).
Nous avons donc loué un océanis 411, bateau de 12.5m qui permet à quatre personnes d'être très à l'aise.
A notre arrivée en bus à Lavrion, il y a beaucoup de vent et on doute
de pouvoir faire une première journée de navigation le lendemain car çà
ne nous laisserait pas le temps de nous amariner.
Le lendemain le vent ne s'est pas calmé et d'un commun accord on décide
de consacrer cette première journée à la visite de Athènes.
Cette visite n'était pas prévue mais nous ne regrettons pas de l'avoir faite ne serait-ce que pour la visite de l'Acropole.
|
| Le 29 aout, premier jour de navigation:
Aujourd'hui les conditions ont l'air meilleures et nous décidons de quitter le port de Lavrion.
Selon les conditions que nous aurons en mer et l'état de forme de
l'équipage, nous irons soit au mouillage du cap Sounion qui n'est pas
très loin, soit sur l'île de Kéa qui se trouve à 15 milles nautiques de
Lavrion.
Le vent est relativement fort (25 nœuds) mais dans le bon sens et
Christianne et Guy ont l'air en forme, on dirait qu'ils ont fait du
bateau toute leur vie !, ce sera donc Kéa.
Il ne faut pas trainer en route, on a déjà pris une journée de retard sur notre programme initial.
La navigation se fait sous génois seul et nous arrivons sans encombre à notre premier mouillage.
Nous avons du mal à faire crocher l'ancre et ce sera une constante tout
au long de notre périple, quelle merde......cette ancre !on l'a maudite
plus d'une fois .... Heureusement que le mouillage est bien
protégé.
Le 30 aout, de Kéa à Kithnos.(21 Mn)
Premier réveil dans un mouillage pour les Arsouilles, premières
baignades matinales,Christiane et sa tenue préférée "orange"
s'aperçoit qu'elle flotte ! et oui, oui elle flotte !c'est
physique et c'est super !, depuis elle a nettement moins peur, et les
progrès ne devraient pas tarder. Au moins ça fera une frustrée de moins,
venir sur un bateau et ne pas aller dans l'eau, c'est plutôt " la mort".
Puis nous partons pour Kithnos avec une navigation mi voiles - mi moteur.
Notre mouillage est désert et nous ne verrons rien d'autre que des biquettes.
| | Le 31 aout, de Kithnos à Serifos. (19 Mn)
Ce matin deuxième leçon pour Christianne (toujours sa tenue "orange"sur
le dos), elle l'a quitte plus !, du coup c'est un peu embêtant pour le
bronzage..... Ce coup-ci, on découvre après la position sur le dos,
celle sur le ventre, donc on tente la brasse, youpi, ça flotte toujours
!... et en plus elle y prend goût, si on l'écoute, elle file à la nage
pour Sérifos.....où nous allons en bateau bien sûr ! ,toute la
navigation se fera au moteur.
L'équipage est en grande forme.
J'en profite pour faire à Guy un petit cours de navigation sur cartes.
Au moins, il y en a un que ça intéresse, super ! Christianne en a
autant "rien à péter des cours de navigation que moi(c'est Virginie qui parle)", on laisse les
cours pour Guy qui lui apprécie ....
Arrivés au mouillage nous allons à terre nous dégourdir les jambes. Visite du village et courses.
Le soir de gros voiliers nous rejoignent au mouillage.
| | Le 1er septembre, de Serifos à Milos. (30 Mn)
On part de bonne heure pour Milos et on privilégie le moteur car il n'y
a pas beaucoup de vent et on veut arriver assez tôt pour se reposer un
peu car on a décidé de faire la prochaine navigation entre Milos et
Santorin de nuit.
Pendant cette traversée on verra très brièvement des dauphins et ce sera la seule fois pendant notre périple.
Arrivés à Milos, une bien mauvaise nouvelle vient un peu plomber notre
séjour: un message de la famille nous annonce qu'il y a eu une coulée
de boue dans la rue à la maison et que notre cave est dévastée.
De là où on est on ne peut pas faire grand chose, la famille gère
(super bien) çà et on ne pourra constater les dégâts que quand on
rentrera en France.
Continuons donc le voyage....
Nuit du 1er au 2 septembre, de Milos à Santorin. (66 Mn)
On a décidé de faire cette navigation de nuit pour plusieurs raisons.
D'abord elle est longue, et de jour on se serait sûrement ennuyé alors que de nuit, on peut dormir un peu.
Ensuite c'est une belle expérience à faire au moins une fois dans une vie de navigateur.
J'ai quand même été déçu car nous n'avions pas de lune et on a navigué dans la vrai pénombre.
Enfin çà nous a fait gagner une journée de navigation sur notre programme initial.
Avec Guy on se relaye à la barre toute la nuit, les filles essayent de
dormir tant bien que mal, Virginie gênée par le ronflement du moteur
une bonne partie de la nuit( tiens, essaie donc de dormir sur un
moteur, même avec les boules quies, tu entends tout), et
Christianne par le bruit de la
grand-voile quand nous avons coupé le moteur car le vent montait un peu.
Petit moment de stress en début de nuit quand un ferry décide de nous
doubler alors que nous sommes engagés dans la passe entre Milos et
Kimonos, passe qui n'est pas très large.
Guy prend le quart de minuit à 03h00, je prends le suivant jusqu'à 06h00 puis je le réveille car je me sens un peu nauséeux.
Je pense que le fait de gamberger sur le sinistre de la maison toute la nuit n'est pas étranger à mon état de forme...
Arrivés sur l'île de Santorin nous sommes un peu déçus de ne pouvoir
mouiller à Thira au pied de la grande falaise mais il y a un ressac
trop important et de toute façon aucune possibilité pour nous de
planter cette satané ancre....de merde, il faut le dire !
Nous nous rabattons sur ormos Nikolaou juste en face et nous ne le
regrettons pas car nous pouvons prendre un corps mort (une bouée
attachée au fond par une chaine) et la visite de la haute ville, après
une montée assez raide, est très impressionnante.
De là-haut nous avons une superbe vue sur la cratère du volcan de Santorin.
Le soir on se fait un petit resto sur le port, très sympa.
|
| Le 3 septembre, de Santorin à Ios. (28 Mn)
A la sortie du mouillage, on se prend le vent de face.
Une partie de la navigation vers Ios se fera au près. Il va falloir
qu'on s'habitue car se sera comme çà jusqu'à notre retour à Lavrion.
L'Arsouille s'éclate à la barre du voilier à essayer de remonter au
vent. On tire quelques bords puis on s'appuie un peu au moteur pour
faire une route un peu plus directe.
On fait une petite halte à quai au port de Ios afin de faire les
courses. En effet il était temps, voilà ce que Guy a noté au journal de
bord:
"On repart du port avec le plein de vivres et une autre bouteille de rhum..."
......on a failli tomber en panne sèche.....obligé de boire du coca, çà le fait pas trop (photo collector)
Arrivés dans la baie où nous allons passer la nuit, je lui apprends la
technique pour mouiller l'ancre. Il se débrouille très bien.
Le 4 septembre, de Ios à Andiparos (22 Mn)
Avant de quitter le mouillage, on va dans un cyber-café prendre la
météo pour les prochains jours. Ils annoncent pas mal de vent du nord,
la direction dans laquelle on veut aller.
Après avoir passé la pointe qui ferme le mouillage, on se prend 25
nœuds de vent de face et notre vitesse est pitoyable. Si on insiste
pour aller sur Naxos, on va mette 10 heures.
On décide de se dérouter vers Andiparos.
En arrivant vers le mouillage, le vent monte même pendant un moment jusqu'à 35 nœuds, on a bien fait de ne pas insister.
Le mouillage est assez bien abrité mais le fond est un peu rocailleux. La nuit sera quand même bonne.
Le 5 septembre, de Andiparos à Sérifos. (30 Mn)
Hier
soir, nous avons décidé de ne pas aller visiter Paros, Naxos et Mikonos
et d'assurer la route du retour
en repassant par les îles que nous avons faites à l'aller. Ça nous
permet dans un premier temps de faire une navigation vent de travers en
direction de Sérifos en espérant que le vent du nord se calme les jours
prochains et nous permette de rejoindre Kythnos, Kéa et Lavrion.
Ce matin le vent est un peu plus calme mais çà ne va pas durer. On aura
entre 20 et 25 nœuds pendant toute la navigation mais dans de bonnes
conditions. Christianne s'amuse à la barre.
Le 6 septembre, de Sérifos à Kythnos. (25 Mn)
Ce matin c'est Virginie qui est à la barre, c'est assez rare pour être souligné.
La mer commence à s'agiter et c'est Guy qui prend la relève.
On aura 15-20 nœuds en navigation.
On mouille à ormos Fikiadha, un mouillage juste en face d'un autre
mouillage séparés l'un de l'autre par une fine bande de sable.
| | Le 7 septembre, de Kythnos à Kéa. (15 Mn)
Cette journée du 7 va nous apporter une belle frayeur.
La navigation doit être relativement tranquille avec une dizaine de
miles vent de travers avant de passer la pointe sud de l'île et de
rejoindre le mouillage. Guy est à la barre et le bateau file à 7
nœuds, tout va bien, pour lui...., Moi Virginie, femme du capitaine
Jaco, je trouve ça nettement moins drôle ! je trouve ça un peu trop
costaud pour ma petite personne.... je sais c'est chiant les filles !
ha, j'ai lu dans vos pensées !
Au moment de passer la pointe sud, le vent forcit et je décide d'enrouler un peu le génois.....et il ne s'enroule pas.
Après un rapide examen, je réalise que la bosse d'enrouleur s'est échappée du tambour et a fait quelques tours autour de l'étai.
Pas d'autre solution que d'aller à l'avant du bateau afin de tenter
d'enlever ces tours qui nous empêchent de réduire la voilure.
Bien sûr dans la précipitation, j'oublie de m'équiper de harnais de
sécurité, évidemment moi la femme du capitaine (encore elle !)
n'a vu que ça !Ce qui m'oblige à bien me tenir au balcon avant et à
surveiller les vagues qui ne demandent qu'à m'éjecter par dessus bord.
Après réflexion, je ne sais pas comment ils auraient fait pour me
récupérer (c'est bien ce que je me disais ! il a beau être un peu
chiant de temps en temps, j'y tiens quand même à l'animal !) si j'étais
passé par dessus-bord avec un génois déroulé et le
vent qui atteignait les 30 nœuds à ce moment là!!!
Après une petite demi-heure de bagarre, je réussis à libérer la bosse
d'enrouleur et on enroule complètement le génois. J'ai les doigts en
bouillie.
Arrivés au mouillage, on se paie une mythos (bière grecque) bien fraiche, celle-là on l'a bien méritée.
On se fait ensuite une petite balade à terre, les maisons du village en pierre sont très sympa.
| | Le 8 septembre, de Kéa au cap Sounion. (15 Mn)
Pour notre dernière navigation en direction du continent, on est gâtés.
Il y a 25 nœuds de vent de travers et la mer est forte mais pas trop.
2 ris dans la grand-voile et 2 ris dans le génois et le voilier trace
sa route entre 8 et 9 nœuds. Un régal. Une belle récompense après ces
quelques jours passés face au vent.
Nous mettons 2h30 pour faire cette traversée et mouillons l'ancre au pied du temple de Poséidon.
Nous connaissons bien ce lieu pour y avoir fait une halte en 2009.
Le texte qui suit provient de Wikipédia:
"Selon la légende, le cap Sounion est le lieu d’où Egée se serait jeté
à la mer. Son fils Thésée avait convenu avec lui que s’il sortait
victorieux de son combat avec le Minotaure, il hisserait des voiles
blanches sur son bateau, alors que s’il était tué, l’équipage devrait
laisser au bateau ses voiles noires. Égée vit arriver au loin le bateau
arborant de grandes voiles noires, car Thésée avait oublié de hisser
les blanches, et de désespoir se jeta du haut des rochers dans la mer.
D'où le nom de la mer Égée."
Nous faisons une dernière promenade à terre avant de ramener le voilier
à son port d'attache Lavrion demain, le site du temple vaut le
déplacement.
Le 9 septembre, du cap Sounion à Lavrion.
C'est sans vent et donc au moteur que nous parcourons les derniers
milles qui nous séparent de Lavrion, terminus de notre périple.
Malgré le peu de vent au port, lors de la manœuvre d'accostage, le
voilier se met travers au quai car nous n'avons pas pris assez vite la
pendille. Mais pas de dégât, tout va bien.
Il est temps de faire nos valises avant de se faire un dernier resto et
surtout une première glace (comment ai-je pu me passer de glace pendant
ces deux semaines???), là c'est pas normal, c'est sur !
L'équipage a l'air ravi de ces deux semaines passées sur l'eau.
Christianne a pu perfectionner sa technique de nage, elle ne nage pas
encore sans gilet "orange" qu'elle adore !, sauf avec palmes, masque et tuba, mais ses progrès
sont énormes.
Guy a très vite assimilé comment faire avancer un voilier autrement qu'avec un moteur.
L'ambiance sur le bateau était bonne, avec quelques belles soirées
T-punch mais le rhum est vraiment trop cher en Grèce, il faudra qu'on
aille (re)-goûter celui des Antilles.
Ce ne sera pas pour tout de suite car le projet maison avance à grand
pas, ce qui va nous laisser quelques temps pour économiser afin de
louer un catamaran pour la prochaine grande croisière.
A bientôt sur l'eau.....
|
|
|